L'optimisation fiscale de 800 millions d'euros de General Electric France

L’intersyndicale de l’usine de turbines de Belfort vient de déposer plainte contre son propriétaire, General Electric (GE), pour « blanchiment de fraude fiscale », entre autres choses. Et c’est toute une saga macronienne qui se rappelle à nous.

On leur reproche, explique Eva Joly, avocate des plaignants, une évasion fiscale massive, depuis 2015. 800 millions d’euros de bénéfices auraient été transférés en Suisse et dans le Delaware (Etats-Unis), privant le fisc français de plus de 150 millions.

Un abus en cache toujours un autre : les résultats du site se trouvent ainsi déficitaires, justifiant 1400 licenciements depuis 2015. Près de 800, pour la seule année 2019, et Bruno Le Maire alors de mentir de manière éhontée sur les volumes de production du site !

On se souvient que la branche énergie d’Alstom fut bradée en 2015, alors qu’Emmanuel Macron était à Bercy, et conservait ainsi un droit de véto. Lorsqu’il a annoncé, en février dernier, le rachat de la filière nucléaire de GE France par EDF, beaucoup se sont chargés de le lui rappeler. Sa réponse fut singulière : « c’est la vie industrielle » ! Que voulez-vous, mes braves gens ?…

Eh bien savoir ce qu’il se passe. Pourquoi GE refuse de répondre aux médias. Pourquoi M. Le Maire avance le « secret fiscal professionnel » tout en soutenant que Bercy n’a pu valider ce montage. Mais GE bénéficie de la « relation de confiance » avec Bercy, alors M. Le Maire, entre mensonge et faute professionnelle, il va falloir choisir !

Pourquoi le ministère de l’Economie et des finances– seul à même de porter plainte pour fraude fiscale – ne s’est-il jamais penché sur ce dossier, même lorsque Hugh Bailey (DG de GE France) a fait l’objet d’une enquête préliminaire pour « prise illégale d’intérêt » ? Pourquoi, depuis décembre 2021, n’a-t-il jamais répondu aux sollicitations des salariés de Belfort ?

Cette indécence n’a donc plus de limite depuis que la Macronie lui a trouvé un joli nom – le ruissellement. Ou plutôt si, elle peut avoir une limite : vos voix. Alors faites-les entendre haut et fort dans les urnes les 12 et 19 juin 2022 !

Patrick Monin

   5 juin 2022