Enquête collaborative

Centre Hospitalier de Mâcon - exemple d'un hôpital exsangue







Enquête collaborative

Centre Hospitalier de Mâcon - exemple d'un hôpital exsangue



 





De quoi s'agit-il ?
L'idée de cette enquête est venue de plusieurs choses. D'une part, nous savons qu'à l'échelle nationale les services hospitaliers subissent une pression considérable - une pression financière, managériale et humaine. Nous savons aussi que cette pression a largement précédé l'épidémie, et nous savons que les personnels en sont autant les victimes - à des degrés divers - que les patients. Nous voyons tous, habitants du Clunisois et du Maconnais, que les urgences de l'hôpital de Mâcon sont régulièrement en grève depuis de nombreuses années. Enfin, l'idée est venue aussi de l'initiative d'un homme, Jean-Marie Guilbert, qui a vécu sur une longue période cette situation à travers sa femme, patiente de l'un des service de l'hôpital. Il a mis par écrit son témoignage et l'a envoyé et fait lire à qui voulait en prendre connaissance.
De là l'idée de lancer une vaste enquête où chacun pourrait, selon son expérience, témoigner des difficultés qu'il rencontre ou a rencontré, en tant que patient et en tant que personnel, dans cet hôpital. Il ne s'agit pas de le pointer spécialement du doigt, mais d'en faire un terrain pour comprendre concrètement ce qu'il se passe. Certes, les personnels et les syndicats qui se battent ont beaucoup à nous apprendre sur la question, et n'ont sans doute pas grand chose à tirer d'une telle enquête. Certes aussi, nous disposons déjà de beaucoup d'études sur la question et chacun a son avis, mais ne serait-il pas instructif et efficace pour agir, que nous combinions nos expériences, nos regards, nos vécus, nos ressentis et nos jugements, pour produire enfin une enquête collaborative visant à nourrir les luttes, éclairer les pouvoirs publics s'ils souhaitent l'être et mobiliser ceux pour qui ces difficultés restent lointaines.
Nous le devons aux victimes de cette structure, nous le devons à ceux qui luttent déjà pour la changer et nous le devons à ceux qui restent ignorants ou aveugles face à cette situation.
Parce qu'une telle enquête repose sur un partage de connaissance et de témoignages, nous vous proposons, dans un premier temps, l'outil ci-dessous, qui vous permet de partager votre témoignage et tout document que vous jugerez nécessaire. En cliquant sur "témoigne", vous accéder à un formulaire à remplir. Si vous ne parvenez pas à le faire fonctionner, ou s'il ne vous permet pas de témoigner comme vous le souhaiteriez, merci d'écrire à administrateur@maconclunyenlutte.fr.
Retrouvez dans le tableau le résumé des témoignages déjà collectés, et n'hésitez pas à proposer le vôtre. Nous nous chargerons de mettre en page et de publier le document qui l'accompagne.
Viennent ensuite les documents que nous ont envoyés les témoins qui ont participé à l'enquête. Vous les retrouverez dans l'ordre chronologique en partant de la date indiquée dans le tableau.

Témoignages détaillés et analyses

Témoignages détaillés


  10 octobre 2022 - témoignage de Jean-Marie Guilbert sur le service psychiatrique.

Un contexte de pénurie et de luttes

Le contexte

  16/09/2022 - Ève Comtet Sorabella

MÂCON : Les soignants.es toujours aussi mal traités.es, l'hôpital de plus en plus exsangue alerte la CGTiste

Eve Comtet-Sorabella, infirmière, représentante CGT du personnel, annonce deux journées de mobilisation à la fin du mois. Elle revient sur les conditions de travail des personnels et évoque un mouvement de grande démission.

« Une intersyndicale adressait en mars une lettre ouverte au maire, au député, et au directeur de l'ARS pour faire usage de leur droit d'alerte quant à l'absentéisme qui impactait l'EHPAD de la Providence. Pas de réponse... » entamait la représentante syndicale.

2016, mobilisation syndicale pour les EHPAD ; 2019, grève historiques des personnels des services d'urgence ; 2020 et 2021, crise sanitaire accélérant l'effondrement de l'hôpital public. Après tout cela, pas de changement notable déplore-t'elle. « En EHPAD, pas d'adaptation au vieillissement des résidents. On continue avec des moyens constants à s'occuper de gens qui perdent pourtant en autonomie. Pas de grille d'évaluation des dépendants. L'ARS, qui décident des enveloppes financières accordées aux établissements à partir d'un état prévisionnel des recettes et des dépenses, peut encourager un établissement à payer un équipement ou du personnel supplémentaire sur ses fonds propres et lui reprocher un an après d'aggraver sa dette... On marche sur la tête. En ce moment, le gouvernement se focalise sur la retraite et l'énergie et se moque bien de la santé. Rien ne change malgré ce qui s'est passé depuis 2019. »

Pour ce qui concerne les salaires des soignants et des conditions de travail, « l'augmentation du point d'indice de 3,75 % est bien dessous de ce que demande la CGT. La prime covid, avec des salaires si faibles, c'était bien la moindre des choses après ce que nous avons traversé et les 12 ans de gel de l'indice. Et c'est une prime, qui ne sera donc pas comptée dans le calcul de la retraite... Par ailleurs, il n'y pas de prise en compte de la pénibilité. »

Résultat : 10 % d'absentéisme en 2021 et une forte probabilité pour ce taux soit au dessus de 10 en 2022. Rien n'est fait, selon l'infirmière syndicaliste, pour encourager les gens à travailler à l'hôpital. « Nous sommes dans un mouvement de grande démission » dit-elle avec beaucoup d'inquiétude. « Les demandes de renseignements pour se mettre en disponibilité sont de plus en plus nombreuses. »

Elle évoquait aussi la mise en place récente d'un logiciel de gestion des remplacements : Hublo. « Cela encourage les heures supplémentaires. La perversité de ce système vient du fait qu'il devient plus intéressant de travailler à 80 % et de compléter par des heures sup mieux rémunérées que d'être à temps plein. Où sont les valeurs dans tout cela, l'esprit du service public de santé ?! »

Autre sujet abordé au cours de ce point presse de rentrée, la régulation des urgences par le coup de fil préalable au 15 entre 18h et 00h00. « C'était incontournable ici. C'est bien pour maintenir le service en état de fonctionnement. Pour autant, cela pose des questions quant à la vocation des Urgences, normalement ouvert 24h sur 24 à tous sans condition. On évite ainsi toujours la question des moyens attribués la mission de l'hôpital. »

Le bilan des hospitalisations depuis la mise en place de cette régulation devrait être connu en octobre.

« Nous vivons le 3ème contre-coup du covid » concluait-elle, « ce qui provoque ce que j'ai appelé tout à l'heure la grande démission. Jusqu'où irons-nous comme ça ?... »

Pour continuer à alerter, la CGT appelle à deux journées de mobilisation les 22 et 29 septembre. Un rassemblement devant l'hôpital est programmé à 14h30 le 22, à 10h devant la préfecture le 29.

Précisons que la CGT n'a pas signé le Ségur de la santé et qu'elle demande la réintégration des soignants.es suspendus.es.

Mâcon Infos

  Patrick Monin et Catherine Amaro, candidats NUPES aux législatives /// JSL - Johan BOZON - 16 juin 2022


Patrick Monin (Nupes) : « On a besoin de cet hôpital public »
Ce jeudi, Patrick Monin, candidat Nupes dans la première circonscription, était présent devant le centre hospitalier de Mâcon.
Ce jeudi matin, c’est devant le centre hospitalier de Mâcon que Patrick Monin et ses équipes ont tracté. Un lieu symbolique pour le candidat Nupes sur la 1re circonscription. « Nous voulons dire notre soutien à l’hôpital public, à ses soignants. Et notre inquiétude face à l’abandon de cet outil public merveilleux », clame le maire écologiste d’Azé.
« Il va falloir agir. M. Macron a cassé l’hôpital »
« On constate qu’il y a une abstention de 50 %. On peut s’interroger. Quand on tracte, on s’aperçoit que ce n’est pas du désintérêt, que les gens sont politisés… Mais ils n’ont plus confiance, sont dépités. L’hôpital public est le révélateur de cette colère. Il y a deux ans, trois ans, on applaudissait les médecins, les infirmières, les aides-soignantes… Aujourd’hui, plus rien, les métiers ne sont plus attractifs, les personnels sont épuisés et il n’y a pas de solution ». Patrick Monin poursuit : « Macron a eu 5 ans pour faire ça. Il a augmenté les salaires avec une prime de 183 euros alors qu’il a maintenu le blocage du point d’indice à 4,68 euros ». Il ajoute : « Il va falloir agir. M. Macron a cassé l’hôpital en supprimant 17 600 lits sur 5 ans. »
Une meilleure rémunération plus pour d’attractivité
La Nupes entend donc agir sur plusieurs tableaux. Par exemple en travaillant avec les syndicats de médecin pour des conditions plus attractives et une répartition égalitaire sur le territoire.
Autre volonté pour rendre attractif les métiers du soin : dégeler le point d’indice et le passer à 6 euros. « Ce qui fait des augmentations certes conséquentes mais permettra à des infirmières, des aides-soignantes… de rester dans le public. On a besoin de cet hôpital public ».
Dernières propositions : revenir à la retraite à 55 ans eu égard à la pénibilité de ces métiers et recruter le plus rapidement possible 100 000 soignants. « Entre 2017 et 2022, les 500 plus grandes fortunes françaises ont gagné 500 milliards d’euros. De l’argent pour les riches, on en trouve, quand c’est pour le service public on n’en trouve pas. Je suis assez surpris », lance Patrick Monin.
  Mâcon Infos - 29/05/2019 - R. Bretin

HÔPITAL DE MÂCON : Les personnels des Urgences en grève illimitée

Les différents personnels du service des Urgences ont manifesté leur colère, comme annoncé, ce mardi 28 mai à midi, pendant les cinq minutes autorisées (les personnels sont assignés pour assurer la continuité du service).
Infirmers.ères, ambulanciers.ères, aides-soigants.tes, bancardiers.ères, agents de service et secrétaires se sont réunis devant l'entrée des Urgences pour se faire entendre. Ils ont ensuite fait un tour dehors pour se rendre devant l'hôpital.
Le décor était planté ce midi !... en arrivant aux urgences, un mannequin git sur un lit d'hôpital, affublé d'un masque de tête de mort. Trois mètres plus loin, le cercueil l'attend. « C'est ce qui va arriver si ça continue... on peut arriver à un accident » entendait-on dans les rangs des grévistes. « Si ça continue »... entendez « la surdité et le mépris de l'institution ». Visée directement ce mardi : la ministre de la Santé.
Le mouvement est national mais les personnels des Urgences de Mâcon ont souhaité y participé. De mémoire de soignants.tes, on n'avait jamais vu la colère des urgentistes s'exprimer ainsi à Mâcon. Le malaise est profond, très profond : locaux inadaptés (pas de salle d'attente aux urgences pédiatriques, pas d'intimité possible pour une maman qui allaite dans le service, surveillance difficile des enfants dans le service compte tenu de la configuration des lieux, manque de personnel, manque de lits aux urgences) ; manque de personnel (le personnel des urgences pédiatriques demandent un poste d'infirmier d'organisation et d'accueil 24h/24h et 7j/7j – aujourd'hui, une personne de 11h à 23h ; pas d'auxiliaire puéricultrice la nuit en dehors des périodes hivernales, pas de brancardage - « lorsque nous accompagnons un patient la nuit à un examen, plus personne aux urgences. ») ; aucune valorisation financière. Telle est la situation dépeinte par les grévistes.
« Nous défendons la qualité du service public, qui est gravement mise à mal. On ferme des lits alors que l'activité augmente tous les ans. En 20 ans en France, le nombre de passages aux urgences a doublé. A Mâcon, ce nombre peut atteindre 160 sur une seule journée. Nous sommes sur des chiffres de 140 à 160 passages/jour. Les patients sont parfois stockés, amassés là, en attente d'un lit. Il y a une perte d'humanité et de dignité. Les gens s'en plaignent, à juste titre. La structure est inadaptée, on mélange tout le monde car on ne peut faire autrement, les gens qui arrivent et les gens qui attendent. Tout cela est source de risque et d'erreurs. On nous parle de changements en 2027, mais nous ne tiendrons pas jusque là ! Ce ne sont pas des projets que nous attendons mais des actions. »
Face à ces contraintes pesantes, aucune reconnaissance salariale déplorent les grévistes. « Nous cumulons les pénibilité et n'avons aucune bonifications. Le temps de travail de nuit est très peu valorisé, 1,07€ de l'heure ! 50€ le dimanche. Les urgences ont fait face à 44 614 passages en 2018, sans la pédiatrie ! C'est en augmentation tous les ans. »
Dans ces conditions, les personnels ont le sentiment de travailler pour la gloire, sans la reconnaissance. « Les arrêts maladie causés par le travail se multiplient. Le corps est fatigué. Les femmes enceintes s'arrêtent plus tôt. Et nous devons pallier l'absentéisme dans une service qui est spécialisé. Les difficultés de remplacement sont d'autant plus importantes. Nous demandons 300€ de plus par mois. »
Le mouvement, initié par le Samu-Urgences de France (qui écrivait à la ministre Agnès Buzyn le 21 mai pour l'alerter sur l'épuisement des personnels urgentistes « Les Structures de médecine d'urgence sont à point de rupture jamais atteint comme en témoignent les multiplent mouvements sociaux initiés à travers le pays. Après la saturation des services, c'est la saturation des personnels qui n'acceptent plus de travailler dans des conditions désormais incompatibles avec la qualité et la sécurité des soins. Nous sommes extrêmement inquiets sur l'été à venir.), est donc appelé se poursuivre et se durcir ont prévenu les grévistes. Les Mâconnais pourraient bien suivre les traces de leurs collègues de Chalon...



 

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