"L'utopie ne consiste pas, aujourd'hui, à préconiser le bien-être par la
décroissance et la subversion de l'actuel mode de vie ; l'utopie consiste
à croire que la croissance de la production sociale peut encore apporter
le mieux-être, et qu'elle est matériellement possible." (André Gorz, Écologie
et politique, 1975)
Insoumis,
socialistes et écologistes appellent à une « marche contre la
vie chère » le 16 octobre
Le Parti communiste et les syndicats ne font pas partie de cet
appel. Hausse des salaires, blocage des prix de l'énergie et
des produits de première nécessité, taxe immédiate sur les
super-profits, investissement « massif » pour une «
bifurcation écologique » ou encore retraite à 60 ans feront
partie des revendications du cortège.
On sait désormais quand aura lieu le grand rassemblement voulu
par la gauche. Dans un communiqué transmis à l'AFP ce
vendredi, la France insoumise, le Parti socialiste,
Europe-Ecologie-Les-Verts et d'autres organisations politiques
et associatives appellent à une « grande marche contre la vie
chère et l'inaction climatique » le 16 octobre à Paris. «
Cette initiative nationale s'inscrira dans la continuité des
mobilisations engagées par les syndicats et associations, dont
les journées nationales d'action des 22 et 29 septembre et la
mobilisation climat du 23 septembre », précisent ces
organisations.
Les syndicats ont dit en début de semaine qu'ils ne feraient
pas partie de l'appel, contrairement à ce que souhaitait
Jean-Luc Mélenchon, qui appelait à la constitution d'un
nouveau « Front populaire ». Le Parti communiste, pourtant
espéré par le reste de la Nupes mais qui souhaite laisser la
priorité aux syndicats, ne figure pas dans cet appel. Celui-ci
peut toutefois accueillir d'autres signataires dans les
prochaines semaines, selon les organisateurs.
« Le
pouvoir macroniste refuse d'augmenter les salaires, de geler
les loyers ou de bloquer les prix face à la vie chère »
« Les prix explosent et les fins de mois sont de plus en plus
difficiles. Mais le pouvoir macroniste refuse d'augmenter les
salaires, de geler les loyers ou de bloquer les prix face à la
vie chère », écrivent ces organisations, parmi lesquelles
Générations, le Nouveau parti anticapitaliste, Ensemble !, la
Gauche démocratique et sociale (GDS), L’Alternative, La Voix
lycéenne, Nouvelle Donne, le Parti ouvrier indépendant (POI)
et Pour une Écologie Populaire et Sociale (PEPS). « Pire
encore, il prévoit de nouvelles attaques contre le régime des
retraites et l'assurance-chômage et organise la destruction
des services publics, notamment ceux de l'éducation et de la
santé », ajoutent-elles.
Il a aussi constaté une « hétérogénéité » des politiques
publiques entre les différentes collectivités. Le texte
augmenterait la dotation globale des collectivités. Mardi, la
présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, a
annoncé le gel des tarifs de la restauration scolaire et des
transports dans les lycées de sa région.
Par ailleurs, « la planète brûle et l'eau manque », « mais le
gouvernement, déjà condamné pour inaction environnementale,
poursuit une politique antiécologique », dénoncent-elles. «
Cette situation ne peut plus durer. Nous lançons un appel à
une grande marche contre la vie chère et l'inaction climatique
à Paris le dimanche 16 octobre, précédée par des initiatives
symboliques le samedi 15 octobre », indiquent ces
organisations. Hausse des salaires, blocage des prix de
l'énergie et des produits de première nécessité, taxe
immédiate sur les superprofits, investissement « massif » pour
une « bifurcation écologique » ou encore retraite à 60 ans
feront partie des revendications du cortège.
La Nupes
propose la gratuité des fournitures, cantines et sorties
scolaires
105 députés de la Nupes ont signé une proposition de loi pour
« garantir la gratuité de l'éducation ». Cette loi vise à
rendre gratuits les fournitures, les cantines, les manuels,
les sorties scolaires, les transports et activités
périscolaires gratuites de la maternelle au lycée.
Il y a quelques jours, le gouvernement a évoqué sa volonté
d'avoir des fournitures scolaires gratuites en 2023. Ce mardi,
la Nupes est allée plus loin. La coalition de gauche unie a
présenté à l'Assemblée nationale une proposition de loi pour «
garantir la gratuité de l'éducation ». Cela englobe les
fournitures, les cantines, les manuels et les sorties
scolaires, de la maternelle au lycée. Les transports et
activités périscolaires sont aussi concernés. Budget total de
ces mesures: 7,9 milliards d'euros.
En raison de « l'inflation sur les matières premières comme la
pâte à papier », « les familles sont confrontées à
l'augmentation du prix des fournitures scolaires », de 10 à
40% selon les cas, a fait valoir le député LFI Paul Vannier
lors d'une conférence de presse.
Signée
par 105 députés de la Nupes
La proposition, signée par 105 députés de la Nouvelle union
populaire écologique et sociale (Nupes), vise à garantir « la
gratuité réelle de l'Education nationale, un principe
constitutionnel aujourd'hui qui n'est pas garanti », a-t-il
ajouté.
Il a aussi constaté une « hétérogénéité » des politiques
publiques entre les différentes collectivités. Le texte
augmenterait la dotation globale des collectivités. Mardi, la
présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, a
annoncé le gel des tarifs de la restauration scolaire et des
transports dans les lycées de sa région.
« C'est une PPL [proposition de loi] de principe », a déclaré
la députée et coordinatrice de Générations Sophie
Taillé-Polian, par exemple « pour les sorties, c'est un
principe, on ne se pose pas de question, tout le monde vient!
».
La député insoumise Sarah Legrain a expliqué: « On nous dit
parfois que la tarification sociale permet que les plus
fortunés contribuent davantage, mais l'impôt est fait pour ça,
et nous on veut éviter les logiques de charité où certains
disent : +Etre contents de payer plus pour la cantine de son
enfant pour que le petit d'à côté puisse manger+ ».
La cheffe de file des socialistes de la commission Education,
Claudia Rouaux, a admis: « Cette PPL nous a d'abord bousculés,
les socialistes préfèrent auditionner d'abord... Mais elle a
le mérite d'ouvrir un débat ».
Pouvoir
d'achat: feu vert du Conseil constitutionnel malgré des
réserves « inédites »
Les Sages ont émis des réserves « inédites » sur certaines
dispositions de la partie énergie et des réserves «
d'interprétation » sur la suppression de la redevance
audiovisuelle.
Le Conseil constitutionnel, saisi par plus de 120 députés et
sénateurs de gauche, a validé avec des réserves vendredi les
deux textes de loi sur le pouvoir d'achat, encadrant notamment
en des termes « inédits » certaines dispositions de la partie
énergie. Avec ces deux décisions rendues vendredi, les Sages
ont également validé avec des « réserves d'interprétation » la
suppression de la redevance audiovisuelle.
Concernant le projet de loi portant mesures d'urgences pour la
protection du pouvoir d'achat, les Sages ont émis des réserves
« inédites » sur la mise en service d'un terminal méthanier au
large du Havre et sur la hausse du plafond d'émissions de gaz
à effet de serre de certaines installations de production
d'électricité à partir d'énergies fossiles. Pour le Conseil
constitutionnel, ces dispositions sont « susceptibles de
porter atteinte à l'environnement ».
Et « sauf à méconnaître la Charte de l'environnement, ces
dispositions ne sauraient s'appliquer que dans le cas d'une
menace grave sur la sécurité d'approvisionnement en gaz » et
de « menace sur la sécurité d'approvisionnement en électricité
de tout ou partie du territoire national », indique le
Conseil. Les Sages ajoutent que « la préservation de
l'environnement doit être recherchée au même titre que les
autres intérêts fondamentaux de la nation », une « réserve
d'interprétation formulée en des termes inédits »,
précisent-ils dans un communiqué.
Concernant la relance de centrales utilisant les énergies
fossiles, le Conseil a fixé « une obligation de compensation
des émissions de gaz à effet de serre ».
Les députés Insoumis et écologistes, à l'origine du recours,
estimaient que ces dispositions violaient la Charte de
l'environnement de 2004, qui fait partie du préambule de la
Constitution.
Des
réserves sur la suppression de la redevance audiovisuelle
Concernant le projet de loi de finances rectificatives, second
volet du projet de loi pouvoir d'achat, le Conseil
constitutionnel, saisi par l'intergroupe de la Nupes et les
sénateurs socialistes, a jugé que la suppression de la
redevance audiovisuelle prévue était « susceptible d'affecter
la garantie des ressources du secteur de l'audiovisuel public,
qui constitue un élément de son indépendance ».
Les Sages ont enjoint au gouvernement de « fixer le monter de
ces recettes afin que les sociétés et l'établissement
audiovisuel public soient à même d'exercer les missions de
service public ».
Les députés de la Nupes avaient jugé, dans leur recours, que
le dispositif de financement alternatif proposé (allocation
d'une partie de la TVA) « ne permet pas d'assurer la sécurité
du financement des établissements » audiovisuels.
En revanche, les recours sur la monétisation des RTT et le
plafond de l'Arenh ont été rejetés.
Jusqu’à peu, le Rassemblement National (RN) menait une
campagne à bas bruit, répétant en boucle les slogans éculés
de la présidentielle : ‘nous’ sommes la véritable
opposition à Emmanuel Macron ; ‘nous’ sommes le parti
du pouvoir d’achat. On peut pourtant en douter. Comment le
RN pense-t-il donc atteindre ces deux objectifs, puisqu’il
ne peut ni ne veut gagner ?
Marine Le Pen vise 150 députés, les sondages lui en
promettent 60 au mieux : le RN sera dans l’opposition.
Pire, il ne se donne pas les moyens de gagner. Trop de
candidats y font campagne sans préparation (des vidéos
gênantes de candidats RN en témoignent). Pire encore, Marine
Le Pen considère depuis le début que le vainqueur des
présidentielles doit gagner les législatives (Ouest-France,
10 mai). C’est mal connaître les institutions, et priser
plus que de raison la monarchie présidentielle !
Pour gagner, il fallait rassembler son camp. La chose était
aisée pour LREM/Renaissance : elle ne vit que
d’Emmanuel Macron ! Mais cela demandait une réelle
vigueur politique du côté de la gauche. Marine Le Pen n’a,
elle, eu ni le courage ni la légitimité de tendre la main à
Eric Zemmour ou Florian Philippot. Pire, elle a refusé
l’alliance proposée par Eric Zemmour. Son but n’était pas de
gagner pour ses idées, mais d’exister politiquement pour
elle-même.
Que se passe-t-il depuis son discours d’Hénin-Beaumont (Le
Monde, 5 juin) ? Une attaque en règle contre la
NUPES. Ecoutons-en les motifs principaux ! Des attaques
personnelles contre Jean-Luc Mélenchon et des punch-line
anti-immigration (parlant même de « prédateurs d’en
bas » à propos des « cités »…). Rien sur les
programmes des adversaires, rien de concret sur les plus
démunis. Sinon l’éternelle réaffirmation de la défense du
pouvoir d’achat.
Mais de quelle manière ? Rien hormis une baisse ciblée
de la TVA. Alors, oui, la TVA est l’impôt le plus injuste,
et il faudra s’y attaquer, mais est-ce la priorité pour les
gens ? La TVA constitue 70 % du budget de l’État,
et l’action publique est la seule chose qui nous préserve
encore d’inégalités criantes. Elle divise par 4 les écarts
de revenus entre les 10 % les plus riches et les
10 % les plus pauvres. Les deux tiers des Français
bénéficient plus de l’action publique qu’ils ne paient
d’impôts. Qui veut-on enrichir et qui veut-on appauvrir en
baissant les impôts ? Et quid des droits de
succession ? Le RN ignore-t-il que 50 % des
Français possèdent 92 % du patrimoine en France, et que
5 milliardaires possèdent plus que 27 millions de
Français ?!
La NUPES propose, elle, un programme réaliste, salué par la
plupart des économistes non affiliés au pouvoir en place.
Quelle chance de n’avoir pas à choisir entre économie,
écologie et justice sociale ! Alors pourquoi s’en
priver ?
Par son union et par son programme, la gauche a toujours été
et reste le seul véritable vote populaire utile.
Sans même parler de pans entiers du programme du RN
proprement scandaleux, ce seul fait justifie que nous nous
adressions à son électorat qui se sent déshérité, en lui
disant haut et fort : ne vous trompez pas d’allié ni
d’ennemi, les 12 et 19 juin. Contrairement au RN et à
Macron, notre politique n’est pas celle des puissants de ce
monde, mais la vôtre !