
Aujourd’hui, 5,6 millions de ménages seraient en précarité
énergétique en France, dont 2,3 millions de familles modestes. Cela
représente plus de 12 millions de personnes et 20,4 % des ménages.
Qu’en sera-t-il en 2023 ?
Avec la hausse des coûts de l’énergie, des loyers, des produits de
première nécessité et les 5 millions de passoires thermiques que
compte notre parc de logements, de plus en plus de ménages n’auront
plus les moyens de se chauffer correctement sauf à se ruiner pour le
faire. Cette précarité extrême aura de graves conséquences sur leur
alimentation, leur santé et leur budget.
Les réponses des pouvoirs publics restent faibles et sans ambition,
saupoudrage d’aides directes au paiement des factures d’énergie et
aides limitées et sous conditions à l’amélioration de la performance
énergétique des logements.
Et du côté de la mairie de Mâcon ?
L’hiver sera bientôt là, il va sans dire que les élus de la majorité
vont prendre des mesures à la hauteur du drame social qui attend un
bon nombre de nos concitoyens. Pour cela ils vont sans doute
s’appuyer sur l’analyse annuelle des besoins sociaux du CCAS puisque
celle-ci est toujours obligatoire dans l’année civile suivant le
renouvellement des conseils municipaux.
Et bien non, pas d’analyse de ce type à Mâcon et pour trois
principales raisons : ça coûte, il n’existe pas de pénalités
contraignantes dans le cas du non-respect de cette obligation et
sans doute aussi, la gêne d’être confronté aux véritables attentes
de la population mâconnaise.
Pourtant c’est une réalité, la précarité ne cesse d’augmenter.
D’ailleurs, depuis cette année, ce que l’on remarque à la commission
permanente du CCAS, c’est la multiplication des demandes d’aides
énergétiques (factures d’électricité et de gaz) ainsi que des
demandes d’aides au règlement des loyers.
En 2020, le collectif Mâcon citoyens avait suggéré des mesures
ambitieuses qui auraient pu être mises en place dès les premiers
mois de l’actuelle mandature afin de refonder des politiques
sociales adaptées à la réalité des besoins sociaux de la Ville.
Ces mesures mises en place auraient limité les effets de cette crise
sociale.
En voici quelques-unes :
• Analyse des besoins sociaux sur l’ensemble de la ville et communes
associées avec la participation des habitants.
• Renforcer le partenariat Ville/CCAS par une augmentation de la
dotation en lien avec l’analyse des besoins locaux.
• Actions d’intérêt général en fonction de l’analyse des besoins
avec la création de postes d’agents de développement et de
médiateurs sociaux.
• Création de conseils de quartiers habilités à se saisir de tous
les aspects de la vie quotidienne en lien avec le Conseil exécutif
Municipal.
• Accès sans délai aux premières nécessités (eau, électricité,
chauffage, sanitaires, douches…) dans des situations de grande
précarité.
• Réalisation d’un diagnostic énergétique des bâtiments sur toute la
commune couplé à un plan de soutien à l’isolation thermique des
bâtiments.
• Budget participatif pour consolider la solidarité entre habitants
et publics défavorisés.
• Octroi de subventions aux associations sur des critères de
solidarité et de mobilisation citoyenne.
• Des évènements associatifs à caractère social ou liés à l’économie
Sociale et Solidaire autour de l’échange et de la gratuité
(alternatiba, gratiferia).
• Local pour stockage de matériels et denrées alimentaires mis à
disposition des collectifs et associations afin de gérer les
situations d’urgence.
• Simulation systématique des droits en matière d’aides sociales
auprès des nouveaux arrivants. Renforcer le Secours guichet (aide
alimentaire, logement, santé, mobilier).
• Des hébergements vides appartenant à la commune mis à disposition
des structures sociales d’hébergement. …
Nous devrions tous être acteurs contre la pauvreté et la précarité.
Éric Ponchaux
Egalement publié sur Mâcon-Infos (le 10 octobre)