La plus belle des ruses du diable est de vous persuader qu'il
n'existe pas (Baudelaire,... et Usual Suspects)
La plus belle des ruses du diable est de vous persuader qu'il
n'existe pas (Baudelaire,... et Usual Suspects)
3 octobre 2022 -
Communiqué du RN BFC
L'absurde
dénonciation de la "sobri-austérité" par le RN,
en
Bourgogne-France-Comté
Avec la gauche : l’abondance pour les migrants,
la sobriété pour les Bourguignons et les Francs-Comtois !
Lors de la commission permanente du Conseil régional de
Bourgogne Franche-Comté, les élus du Rassemblement
National ont dénoncé le double discours de la majorité
socialo-écolo-communiste de Marie-Guite Dufay. Dans sa
conférence de presse de rentrée fin août, la présidente de
la région a annoncé une situation gravissime pour la
collectivité avec un trou de 80 millions d’euros à trouver
et une probable cure d’austérité à venir. Si les élus du
Rassemblement National actent la nécessité d’une réduction
de la voilure en matière de dépenses, qui résulte autant
de la crise inflationniste que de la gestion socialiste
calamiteuse avec l’argent des contribuables, ils dénoncent
le deux poids deux mesures inacceptable lors des votes de
cette séance.
Ainsi, après avoir préféré maintenir l’aide à la formation
des migrants de 5 millions d’euros par an, somme prise
ensuite aux familles avec la hausse des tarifs de cantine
des lycées, l’exécutif décide notamment d’une rallonge du
soutien financier à la formation des migrants de 1,5
million d’euros. Cela accompagné de subventions accordées
façon arrosage automatique à des « œuvres culturelles »
pro-migrantes, politisées ou encore au Festival des
Solutions Ecologiques qui fera la promotion de la
nécessaire sobriété sauf pour son propre financement. Dans
le même temps, l’exécutif socialiste participe à diriger
pour 63 millions d’euros de fonds européens vers les plus
grosses agglomérations et la politique de la ville alors
que nos communes rurales doivent fermer des services
publics pour payer les factures d’énergie.
A l’heure de la crise des prix, le groupe Rassemblement
National fait le seul choix responsable possible : faire
de nos collectivités des boucliers pour les Français les
plus fragiles. Conscients des économies à faire, les élus
régionaux RN de Bourgogne Franche-Comté réitèrent leurs
propositions faites en début d’année à l’occasion de la
session budgétaire à savoir des économies immédiates de 32
millions d’euros sur l’immigration, les éoliennes, la
communication et l’art contemporain et s’opposent à toute
attaque sur les principaux postes comme l’enseignement,
l’aide aux entreprises, le soutien au pouvoir d’achat et à
la rénovation thermique.
La priorité régionale est l’antidote à la sobri-austerité
!
Réflexions
à partir du livre de Marlène Benquet et Théo
Bourgeron, La finance autoritaire, 2021,
Raisons d'Agir
Trois événements convergent en 2022. Le plus récent :
Jaïr Bolsonaro vient, contre ce que prévoyaient les
sondages, de pousser Lula vers un second tour, aux
élections présidentielles brésiliennes. Quatre points les
séparent, on en attendait treize ou quatorze. Le président
sortant de l’agro-industrie, des « gros sous »,
du lobby des armes, des Eglises Evangélistes, du
climato-scepticisme et de la nostalgie de la dictature n’a
pas dit son dernier mot – il n’est plus si sûr qu’il
sorte… Et il a prévenu : s’il perd, il ne reconnaitra
pas les résultats.
En Italie, vient de remporter les élections une coalition
de trois formations d’extrême-droite, portée par la
formation ouvertement néofasciste « Frères
d’Italie ». Le profil « lepénien » de sa
cheffe de fil a largement été commenté. Le retour aux
affaires de Berlusconi, un peu moins – le précurseur
italien de Donald Trump, le massacreur de militants lors
du sommet de Gênes en 2001, la honte politique italienne
du tournant du siècle dernier, le richissime, Berlusconi.
Plus tôt dans l’année, un milliardaire extrémiste notoire,
Vincent Bolloré, qui phagocyte les médiats français en
toute impunité, pousse la candidature d’Eric Zemmour aux
présidentielles, jusqu’à faire trembler – un temps – la
maison Le Pen. Celui que d’autres ont joliment appelé le
« petit frisson transgressif de la
bourgeoisie »…
Trois fois, la collusion d’un mouvement politique
d’extrême-droite, autour d’une personnalité médiatique, et
des puissances d’argent. Le tout se présentant comme
parole des sans-voix.
Ce constat plagie l’introduction d’un petit livre un peu
technique mais fort utile : La finance autoritaire,
écrit par les jeunes sociologues Marlène Benquet et Théo
Bourgeron, en 2021 (éditions Raisons d’Agir). Eux aussi
commencent par la collusion de trois événements. La
victoire de Donald Trump, aux Etats-Unis, justement,
contre une Hillary Clinton si soutenue par la finance que
la presse américaine l’avait surnommée la « candidate
de Wall Street ». La victoire de Jaïr Bolsonaro,
tient tient. Inutile d’en dire davantage. Et enfin, la
victoire du oui au référendum sur le Brexit. Un oui porté
par le très conservateur, très autoritaire, mais très
populiste Boris Johnson. Un oui que l’on n’attendait pas.
Et là, rappellent les auteurs, les commentaires dominants
ont convergé : victoire des colères populaires
irrationnelles contre les aspirations de la grande finance
(la City semblait favorable au non). Si c’est plus
discutable concernant Bolsonaro, on comprend le parallèle,
et je soutiens qu’on peut le faire avec les trois
événements de 2022.
Reste à savoir à quoi on a affaire. Nos deux chercheurs
partent du Brexit. Apparemment, un étrange référendum,
risqué, contre les désirs de la City, qui voulait rester
dans l’Union Européenne. Pourtant, il n’en est rien. Il
suffit de scruter le financement des campagnes. Oh
surprise ! Non seulement la campagne du oui fut
autant financée que celle du non (ou presque), mais
surtout la part des acteurs de la finance dans la campagne
du oui était plus grande, et nettement ! Et l’on sait
le rôle de ce battage médiatique dans le résultat final.
Le commentaire dominant s’effondre. Et s’il s’agissait
plutôt d’une victoire de certains intérêts financiers qui
avaient, contre d’autres, instrumentalisé les frustrations
populaires ?
Pour enfoncer le clou, nos jeunes sociologues se
demandent : quels acteurs financiers ont soutenu le
oui, et quels sont ceux qui ont soutenu le non ? Là,
on entre dans la partie franchement technique du livre –
qui tire ses arguments de la thèse de doctorat des deux
auteurs. Nous intéressent surtout les résultats. Du côté
du non, on retrouve effectivement les grands acteurs
historiques de la City : les grandes banques
d’investissement, les compagnies d’assurance, les fonds de
spéculation immobilière classique, etc. Mais du côté du
oui au Brexit, on retrouve en masse des acteurs plus
récents, qui ont émergé ces vingt dernières années, et se
sont spécialisés dans des opérations bien plus risquées et
bien plus juteuses : les Hedge Funds (des
investissements, non dans des actions, mais dans les
créances titrisées ou les options d’achat) et autres modes
de quantitative investment (recours à des algorithmes pour
réaliser des investissements aléatoires). Bref,
précisément les pratiques financières qui ont provoqué la
crise de 2007, et qui ont donc survécu !
Or, on retrouve les mêmes acteurs financiers derrière les
premières campagnes de Trump et de Bolsonaro !
Quoi ? L’extrême-droite populiste ne serait pas le
fruit spontané des colères populaires contre la haute
finance ? Pire, c’est elle qui est soutenue, créée,
attisée par certains acteurs capitalistes pour en
supplanter d’autres ! Et que font ces acteurs
politiques une fois au pouvoir et que visent les
financiers qui les soutiennent ? A chaque fois, aller
plus loin dans la dérégulation financière et la
défiscalisation des profits. Orchestrer un repli national,
non pas contre la mondialisation, mais contre les règles
financières et commerciales qui l’ont jusqu’ici
accompagnée – contre l’Europe et contre l’OMC.
Bizarrement, nos deux sociologues parlent de défaites du
« néolibéralisme » face à la « finance
autoritaire » – associant une plus grande
dérégulation des opérations financières et commerciales à
un surcroît d’autoritarisme et de réaction dans l’exercice
du pouvoir. Pourtant, on a coutume d’associer
néolibéralisme et dérégulation ! Erreur, rappellent
les auteurs : le néolibéralisme, depuis les années
30, a toujours exigé un cadre réglementaire strict pour
mieux assurer les opérations commerciales et financières.
C’est ce que voulaient les auteurs de la constitution de
la RFA et les inspirateurs du Traité de Rome, c’est ce que
visent le FMI et la Banque Mondiale. Et à nouveau c’est ce
qui s’est exprimé en 2008, après la crise des Subprimes.
Si le néolibéralisme nous semble dérégulateur, c’est parce
que nous pensons aux tâches sociales de l’État et aux
services publics, qui sont bel et bien ses cibles. Pas les
règles de fonctionnement économique et financier. Ce
néolibéralisme a pu se développer à la faveur du New
Labour de Tony Blair, du SPD de Schröder et du PS des
années 90 (Strauss-Kahn, Delors, etc.). Mais l’idéologie
conservatrice et dérégulatrice – y compris sur le plan
économique – qui s’exprime derrière Trump, Bolsonaro ou
Johnson, est plus proche de ce qu’on appelle aux
Etats-Unis le Libertarianisme – un mélange d’État Gendarme
inflexible et de chèque en blanc laissé aux grandes
fortunes.
Mes propres travaux (et ceux de beaucoup d’autres)
m’obligent maintenant à rectifier pour aller plus loin. En
fait, les néolibéraux se sont toujours partagés en deux
camps. Tous ont toujours soutenu qu’il faut assurer un
ordre pour laisser libre cours au capitalisme. Mais pour
les uns (les moins « réac », disons) cet ordre,
ce sont d’abord et avant tout des règles du jeu économique
strictes – pour le reste, on peut être
« progressiste ». C’est l’esprit même du marché
commun qui a engendré l’Union Européenne. Et pour les
autres, l’économie doit aller vers toujours plus de
dérégulation – l’ordre social, lui, est maintenu par la
conservation des structures sociales héritées. Décrit
comme cela, on reconnaît aussi des choses déjà
anciennes : le conservatisme d’un Reagan et d’une
Thatcher, par exemple. Voire même l’ultralibéralisme
économique de la dictature de Pinochet !
Alors que se passe-t-il aujourd’hui ? Derrière la
« résistance » de Bolsonaro, derrière les
velléités d’un Bolloré, derrière la victoire de
l’extrême-droite en Italie et sa montée en puissance dans
nombre de pays européens, il y a toujours à l’oeuvre cette
aile réactionnaire – voire fascisante – du néolibéralisme,
dont les intérêts financiers voudraient s’abstraire des
règles du FMI ou de l’Union Européenne. Et derrière les
néolibéraux pro-européens ou pro-OMC, il y a davantage ces
néolibéraux régulateurs sur le plan économique, mais tout
aussi destructeurs sur le plan social et politique. Si
Johnson a perdu le pouvoir, Liz Truss reste strictement
dans la même perspective. Et du coup, que penser du fait
qu’elle s’est fait taper sur les doigts par le FMI, la
Banque Mondiale et une partie de la City, la poussant à
retirer une bonne part de sa politique de baisse
d’impôt ? Et bien peut-être qu’un nouveau rapport de
force entre ces deux grandes orientations de la finance et
du néolibéralisme s’opère. Un énième revirement dans cette
guerre des grands de ce monde qui nous confisque l’espace
public.
Inversement, donc, y a-t-il quoi que ce soit derrière les
extrêmes droites contemporaines susceptible de gêner le
capitalisme ? Et bien, on le savait, et cela se
confirme ici : rien. Vraiment, rien. Et on le voit
bien dans notre étrange Assemblée Nationale. Ces deux
orientations – plus et moins conservatrices – du
néolibéralisme se déchirent, sauf lorsqu’il s’agit de
s’opposer à son véritable ennemi – une gauche vraiment à
gauche. Le vote des 89 députés du groupe Rassemblement
National le montre à loisir (89 !!).
Que dire alors du risque néofasciste, qui vient de trouver
brutalement une nouvelle incarnation en Italie, et qui
commence aussi à faire son lit en Allemagne, à bas bruit,
derrière la fusion de certains groupes de réflexion
néolibéraux réactionnaires avec des groupuscules
ouvertement néonazis ? Dans l’entre-deux guerres, les
fascismes avançaient déjà appuyés par certains intérêts
capitalistes s’opposant à d’autres. Et ils avançaient déjà
en se mêlant à des colères, des frustrations et des
institutions qui les précédaient – armées, églises, etc.
Comme le cancer ou la gangrène, le fascisme n’arrive
jamais seul, et prend des formes différentes selon
l’organe qu’il contamine d’abord ! Il y a une dizaine
d’années, l’historien Robert Paxton avertissait :
n’attendons pas de revoir défiler des chemises brunes pour
s’inquiéter du retour du fascisme ! L’armée, les
associations d’anciens combattants n’ont plus la place
qu’ils avaient dans les années 20, en Allemagne, en France
ou en Italie. Et les frustrations, que produisent les
dysfonctionnements démocratiques, ne prennent plus les
mêmes formes. Restent une certaine violence, un discours
anti-système, appuyés par une caste économique, désignant
des ennemis de papier à la vindicte populaire, pour mieux
la contrôler. Et si ces lieux de pouvoir gangrénés,
aujourd’hui, était une partie de la finance, contrôlant
une partie des médiats ? Et si le fascisme prochain,
déjà là, portait le costard cravate, et le tailleur
Chanel ? Et s’il expliquait les tiraillements de
cette drôle de nébuleuse que sont devenus, en France, les
LR et la Macronie ? Sans confondre complètement nos
deux ennemis, il faudra bien se résoudre, pour les
affronter vraiment, à admettre que l’un puisse prendre le
visage de l’autre. Et à cesser de faire la sourde oreille
lorsque nous crions « au fasciste ! ».
Jusqu’à peu, le Rassemblement National (RN) menait une
campagne à bas bruit, répétant en boucle les slogans
éculés de la présidentielle : ‘nous’ sommes la
véritable opposition à Emmanuel Macron ; ‘nous’
sommes le parti du pouvoir d’achat. On peut pourtant en
douter. Comment le RN pense-t-il donc atteindre ces deux
objectifs, puisqu’il ne peut ni ne veut gagner ?
Marine Le Pen vise 150 députés, les sondages lui en
promettent 60 au mieux : le RN sera dans
l’opposition. Pire, il ne se donne pas les moyens de
gagner. Trop de candidats y font campagne sans préparation
(des vidéos gênantes de candidats RN en témoignent). Pire
encore, Marine Le Pen considère depuis le début que le
vainqueur des présidentielles doit gagner les législatives
(Ouest-France, 10 mai). C’est mal connaître les
institutions, et priser plus que de raison la monarchie
présidentielle !
Pour gagner, il fallait rassembler son camp. La chose
était aisée pour LREM/Renaissance : elle ne vit que
d’Emmanuel Macron ! Mais cela demandait une réelle
vigueur politique du côté de la gauche. Marine Le Pen n’a,
elle, eu ni le courage ni la légitimité de tendre la main
à Eric Zemmour ou Florian Philippot. Pire, elle a refusé
l’alliance proposée par Eric Zemmour. Son but n’était pas
de gagner pour ses idées, mais d’exister politiquement
pour elle-même.
Que se passe-t-il depuis son discours d’Hénin-Beaumont (Le
Monde, 5 juin) ? Une attaque en règle contre la
NUPES. Ecoutons-en les motifs principaux ! Des
attaques personnelles contre Jean-Luc Mélenchon et des
punch-line anti-immigration (parlant même de
« prédateurs d’en bas » à propos des
« cités »…). Rien sur les programmes des
adversaires, rien de concret sur les plus démunis. Sinon
l’éternelle réaffirmation de la défense du pouvoir
d’achat.
Mais de quelle manière ? Rien hormis une baisse
ciblée de la TVA. Alors, oui, la TVA est l’impôt le plus
injuste, et il faudra s’y attaquer, mais est-ce la
priorité pour les gens ? La TVA constitue 70 %
du budget de l’État, et l’action publique est la seule
chose qui nous préserve encore d’inégalités criantes. Elle
divise par 4 les écarts de revenus entre les 10 % les
plus riches et les 10 % les plus pauvres. Les deux
tiers des Français bénéficient plus de l’action publique
qu’ils ne paient d’impôts. Qui veut-on enrichir et qui
veut-on appauvrir en baissant les impôts ? Et quid
des droits de succession ? Le RN ignore-t-il que
50 % des Français possèdent 92 % du patrimoine
en France, et que 5 milliardaires possèdent plus que 27
millions de Français ?!
La NUPES propose, elle, un programme réaliste, salué par
la plupart des économistes non affiliés au pouvoir en
place. Quelle chance de n’avoir pas à choisir entre
économie, écologie et justice sociale ! Alors
pourquoi s’en priver ?
Par son union et par son programme, la gauche a toujours
été et reste le seul véritable vote populaire utile.
Sans même parler de pans entiers du programme du RN
proprement scandaleux, ce seul fait justifie que nous nous
adressions à son électorat qui se sent déshérité, en lui
disant haut et fort : ne vous trompez pas d’allié ni
d’ennemi, les 12 et 19 juin. Contrairement au RN et à
Macron, notre politique n’est pas celle des puissants de
ce monde, mais la vôtre !
Réaction
à l'absence des députés RN au moment du premier vote
de la loi de finance, le 6 octobre dernier. Une loi
à laquelle ils sont soit-disant opposés.
Réaction au 6 octobre
Réaction
à l'absence des députés RN au moment du premier vote de la
loi de finance, le 6 octobre dernier. Une loi à laquelle ils
sont soit-disant opposés.